vendredi 7 février 2014

Parfum : le passionnant processus de création d'un flacon :

Depuis le 20ème siècle les maisons de luxe ont remplacé la plupart des artisans parfumeur. L'industrie du parfum devient rapidement un élément important du secteur économique de la mode et du luxe. Les flacons font office de vitrine pour le parfum autant que pour la marque. L'enjeu est de taille. Les designers se  spécialisent.
On pourrait penser que le travail de designer de flacon de parfum consiste à donner une forme à une composition olfactive, à mettre en bouteille un jus défini pour le sublimer de façon concrète dans l'imaginaire collectif. Il s'avère que les designers travaillent rarement sur la base d'un jus puisque ce dernier est souvent conçu en parallèle. Quelles sont les bases de la création et comment se développe-t-elle ?



Rozenn Mainguené est designer. Diplômée de l'école supérieure d'arts appliqués Boulle, elle sera responsable du Studio Parfum chez Lancôme avant de faire-valoir ses talents dans des maisons comme Carolina Herrera, Nina Ricci ou Armani pour leurs parfums et gammes dérivées et le marketing opérationnel en tant que designer indépendante.

Elle nous explique comment, du brief initial à la sortie du parfum, se déroule le processus de création de ces flacons. « L'idée est de s'approprier la sensibilité d'une marque tout en tenant compte des tendances environnantes. » Sur la base d'un cahier des charges reprenant les codes de la marque et la cible commence un ping pong entre la création proprement dite et le service marketing jusqu'à définir précisément la direction des recherches. La phase créative peut commencer.
Rozenn Mainguené tient à ses cahiers de tendances et croquis qui lui permettent de cadrer l'univers de son expression. Ils seront l'ébauche des images de synthèse qu'elle réalisera ensuite avec son équipe de graphistes. Elle attache une grande importance à la contenance du produit dès le début de la conception pour ancrer sa vision dans la réalité de toutes les étapes dite techniques qui s'ensuivront. Elle lancera rapidement un premier jeu de maquette, appelé stéréo ou volume en blanc, qui lui permettra  de vérifier la bonne préhension de l'objet, de le faire évoluer mais aussi de matérialiser l'échange créatif.
Suivront de nombreuses maquettes, en Plexiglas ou en résine, pour ses recommandations concernant la qualité et la couleur du verre mais aussi celle du jus, le décor du flacon, son poids ainsi que celui de son capot, son bruit et son toucher. « Je peux à ce moment faire appel à un ingénieur en verrerie pour optimiser tous ces paramètres qui ont aussi leur importance dans la perception d'un produit haut de gamme. Il y a ce que l'on voit mais aussi ce que l'on ressent. »
Arrivera bien plus tard, le moment crucial de la réalisation de la pièce en verre. « C'est une étape que j'aime suivre jusque dans les verreries. Il est toujours intéressant d'observer la mise en forme. J'ai beaucoup appris du suivi technique en usine et garder le lien avec tous les interlocuteurs me nourrit tout au long du développement. »
Les innovations techniques de ces dernières années ont amené les maisons à réactualiser des flacons déjà existants. Il s'agit dans ce travail de réinterprétation plus de percevoir que de concevoir. Rozenn nous cite pour exemple l'Eau pour homme d'Armani. « La fluidité du verre permet aujourd'hui des lignes plus nerveuses, des arrêtes plus franches. L'idée était de respecter les codes de la marque et les fidèles de la fragrance tout en séduisant une nouvelle génération de consommateurs avec le nouveau jus de Eau de nuit, lancé lancé en mars dernier, dans le même flacon. L'un en verre neutre, l'autre en verre noir. »
Le flacon, bien au-delà du simple contenant, s'inscrit dans la lignée des objets d'art dont les collectionneurs affectionnent particulièrement les éditions limitées. L'artiste Jean-Michel Othoniel avec les maîtres verriers Salviati de Murano a signé le flacon de J'adore l'Absolu de Dior, édité à 1 000 exemplaires et vendu 2 500 euros. Le parfumeur Guerlain a sorti pour les cent ans de l'Heure bleue une édition d'exception de quarante exemplaires en cristal de Baccarat teinté de bleu vendue 11 000 euros.    
                                      http://www.rozennmainguene.com/spip.php?article1

2 commentaires:

  1. est-ce que cette publication, toujours aussi peu personnalisée, nous donne un aperçu de ce que sera votre projet ? pourquoi ne pas raccourcir le texte et terminer en faisant un lien avec votre travail futur ?

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  2. C'est probablement un des meilleurs documents publié sur ce blog. Je serais curieuse de savoir ce que vous en avez retenu : relations flacon/odeur contenue, flacon/marque, flacon/tendances de l'époque...
    Réfléchir sur ces pistes pourrait, comme le suggère Diane, vous conduire à un projet final. A ce propos (et si vous ne l'avez pas déjà fait) : EXPOSEZ A DIANE VOTRE PROJET DE REALISER UNE PUBLICITE POUR LANCÔME. ELLE A DES CHOSES IMPORTANTES A VOUS DIRE.

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